Dirty Red Shirts, en route pour la Red Shirts Redemption

Dirty Red ShirtsAu détour de n’importe quelle discussion, il peut arriver que le sujet de la musique vienne enflammer les propos, avec à la clé, des arguments plus ou moins subjectifs selon la sensibilité de chacun. Chacun se retrouvera alors avec une certaine idée précise du sujet en question, et tentera tant bien que mal de se faire comprendre ou de convaincre son voisin tenace. Une idée précise, certes, mais il peut arriver que celle-ci se retrouve chamboulée dans ses propres codes obligeant alors à revoir son jugement. Le rock, qui n’a pourtant jamais cessé de parcourir les années avec autant d’énergie et d’évolution, est pourtant considéré par la plupart des gens comme une musique avec des codes bien précis, à respecter absolument, rien que dans la formation des groupes. Le public a tendance à s’imaginer des guitaristes, bassistes, batteurs voire claviéristes, occuper et enflammer la scène, chacun avec ses caractéristiques propres. Des groupes de renom au fil des décennies ont dessiné cette image des groupes de rock, construisant autour de chacun de leurs membres une popularité bien précise accentuée par ce rôle au sein de chaque formation.

Pourtant il existe des groupes qui vont à l’encontre de ces idées reçues et qui le font même plutôt bien. Originaires respectivement de l’Ohio et de Detroit, les groupes The Black Keys et The White Stripes auront marqué la période fin ’90s – début ’00s de part leur formation en duo ; un batteur, un guitariste avec juste ce qu’il fallait de talent. En plus de s’imposer comme des groupes de talent avec une facilité insolente, les deux formations avaient réussi d’une bien belle manière à redonner au blues rock américain ses plus belles couleurs saupoudré d’un rock électrique à souhait.

Ca tombe bien, puisque du côté de Metz, le duo Dirty Red Shirts ne cache pas la grande influence des américains, et est bien décidé à son tour, à secouer les codes du rock à sa manière. Formé en juin 2011, le groupe expérimente depuis un répertoire qui sent bon la liberté du grand air américain comme les bars où les chemises à carreaux sont de mises et où toutes sortes de personnages atypiques se retrouvent avant de repartir sur la route. Si le blues rock influence les deux messins, ils sont bien décidés à le marquer de leur empreinte, et pour ça, ils sont prêts à tout, pourvu que ça reste dans les mémoires. Pour y parvenir, le duo imprègne sa musique d’un rock électrique et puissant, qui reste collé dans les mémoires, comme une tâche récalcitrante sur un vêtement. La musique des Dirty Red Shirts s’incruste en vous, et une fois réussi, impossible de la faire partir.

Pour ce qui est de marquer les esprits, le duo peut également compter sur une énergie redoutable qui lui permet de puiser dans le rock son énergie la plus brute, faisant de leurs concerts une expérience forte. Une fois la musique lancée, les arrangements de Simon flottent dans l’air et prouvent que sa guitare s’en sort très bien toute seule, tandis qu’Erwan suit la cadence afin que le rythme s’imprime chez le public. L’alchimie entre les deux musiciens est évidente et permet encore mieux de saisir les qualités de chacun, que ce soit le puissant jeu de batterie qui fait vibrer ou les cris de guitare qui font secouer chaque partie du corps.

Si les Dirty Red Shirts ont de l’énergie à revendre, il se dégage également un air de liberté inspiré du pays de l’Oncle Sam. Leur morceau « Heart on Fire / Burning Desire » commence d’ailleurs par des bruits de nature, puis des chevaux au galop pour enchaîner sur un riff puissant et addictif et une batterie qui file à tout à l’heure. Laissant imaginer le groupe parcourir le désert du Grand Canyon comme dans les westerns tandis que la deuxième partie du titre propose un solo de guitare électrique à souhait. « Lady Lee » quant à lui possède aussi ses moments plus survoltés mais permet de mieux apprécier la voix rauque du chanteur et nous donner envie d’en connaître plus sur cette fameuse demoiselle. Le duo semble ne pas être indifférent à la compagnie féminine, vu que dans un autre titre, « Far Away Girl », il est encore question d’une histoire avec une fille que le chanteur semble vouloir revoir. Dans la même veine que « Lady Lee », le morceau propose une ballade tantôt électrique, tantôt plus tournée vers le blues.

La musique des Dirty Red Shirts est bercée par un blues rock énergique qui rappelle les grands espaces américains comme ses coins les plus atypiques et appelle à prendre le large au volant d’une décapotable, lunettes de soleil et cheveux au vent. Inscrits sur le site KissKissBankBank pour recevoir de l’aide pour sortir leur premier EP, le groupe se rapproche de son rêve américain, mais à une condition; que leur rock tâche toujours autant, comme sur un T-shirt dont on ne veut plus se séparer.

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